Le retard de croissance intra-utérin (ou in utero) touche aujourd’hui environ 80 000 grossesses par an en France. Pourtant, on ne sait pas toujours de quoi il s’agit exactement. Comment se manifeste ce phénomène et connaît-on les causes précises ?
Le retard de croissance intra-utérin, qu’est-ce que c’est ?
Définition
Le retard de croissance intra-utérin est également appelé RCIU. Ce phénomène qui touche de nombreuses grossesses est à l’origine de la prématurité. Effectivement, il s’agit d’une pathologie complexe qui concerne les bébés dont la croissance ne correspond pas à celle prévue initialement. Le poids de votre bébé est donc moins important que celui prévu à l’arrivée.
Sachez qu’il existe un RCIU disharmonieux ou harmonieux. Dans le premier des cas, le périmètre crânien est normal. Dans le deuxième cas, toutes les données (poids, taille, …) sont diminuées.
Quelles causes pour le RCIU ?
Le retard de croissance foetus peut s’expliquer par certaines causes bien précises. Tout d’abord, il peut tout simplement être en lien avec un dysfonctionnement du placenta de la femme enceinte. De plus, si la maman a elle-même des problèmes liés aux reins, au tabac, à l’hypertension ou à son âge, cela peut être lié à ce phénomène intra utérin. Si cette dernière fait une grossesse gémellaire, une FIV et/ou des fausse-couches à répétition, cela peut aussi jouer. Enfin, ce sont parfois plus rarement des anomalies du foetus ou des chromosomes qui sont mis en cause dans le RCIU.
Quelles peuvent être les conséquences de la grossesse retard de croissance ?
Les conséquences éventuelles du RCIU peuvent être graves. Effectivement, cela peut provoquer différents handicaps chez le bébé. On peut évoquer un handicap intellectuel, moteur ou encore pulmonaire. Enfin, d’autres maladies peuvent intervenir une fois que votre enfant a atteint son âge adulte. C’est en effet le cas avec l’obésité, le diabète ou encore l’hypertension. Il est donc important de surveiller un enfant qui a été à l’origine d’un retard de croissance;
Dépistage et traitement du RCIU
Un dépistage possible de la pathologie ?
De nos jours, il n’y a pas de traitement adapté pour dépister le RCIU en amont. Cependant, les examens de suivi de grossesse prennent alors toute leur importance. Les échographies peuvent par exemple repérer des anomalies dès le premier trimestre de grossesse. C’est le cas notamment si la hauteur utérine s’avère être trop courte ou si le tour de tête ou de ventre de l’embryon n’est pas assez important.
Si après ces différents examens, l’équipe médicale observe le moindre doute, vous allez subir un bilan complet avec examens sanguins, amniocentèse et échographie. En effet, cela va permettre de mettre de côté cette pathologie ou au contraire la détecter le plus tôt possible. Un doppler ombilical foetal est aussi pratiqué pour vérifier que les échanges se font bien entre la maman et son enfant. Soit le bilan est normal, soit il révèle un RCIU et vous devez alors être suivie dans une maternité de type 3. De là-bas, vous pourrez recevoir les soins et la surveillance adaptés.
Comment traiter le retard de croissance intra-utérin ?
Que faire ? Il n’existe pas de traitement spécifique adapté à la situation. Cependant, l’objectif premier est de suivre de près l’évolution du bébé dans le ventre de sa mère au moyen de différentes échographies. De plus, la circulation du sang dans le cordon ombilical est particulièrement suivie. S’il est observé que le foetus est en souffrance, les médecins peuvent décider le déclenchement un peu avant 7 mois de grossesse. C’est souvent une césarienne qui est pratiquée pour limiter la souffrance du bébé. Le but est alors de mettre toutes les chances du côté du bébé pour lui permettre par la suite de se développer convenablement en couveuse.
Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage-femme Diplômée d’Etat
Source :
Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
http://www.cngof.asso.fr/data/RCP/CNGOF_2013_FINAL_RPC_rciu.pdf