Qu’est-ce que le patch ?

Le patch est un contraceptif de seconde intention, autrement dit il sera proposé après d’autres méthodes privilégiées.

Définition du patch

Le patch est une contraception hormonale estroprogestative transdermique. Il se présente sous la forme d’un timbre dont les dimensions sont environ de 5 cm. Il se colle sur la peau. Le produit principal qui existe sur le marché a pour nom Evra. Cette marque se présente sous deux conditionnements : une boîte de 3 ou de 9 patchs.

Composition du patch

Cette contraception transdermique, tout comme la pilule contraceptive combinée, est composée d’un estrogène et d’un progestatif. Ces composants sont la Norelgestromine et l’Éthinylestradiol.

  • Mode de contraception : contraceptif hormonal
  • Fiabilité : si le dispositif de contraception est utilisé parfaitement, le taux d’efficacité est de 99,7 %. Dans la pratique, il est de 91 %.
  • Renouvellement : le patch se renouvelle toutes les semaines. La prescription d’une boîte de 3 dispositifs est valable pour 1 mois.
  • Protège des MST : non
  • Pourcentage d’utilisation : selon l’enquête Fécond de 2013, 4,5 % des femmes de 15-49 ans utilisent d’autres moyens de contraception hormonale dont font partie le patch ainsi que l’anneau vaginal et limplant

Mode d’action du patch

Le patch contraceptif a un mode d’action similaire à la pilule combinée.

Le fonctionnement

Le patch se colle sur la peau et ses principes actifs, l’estrogène et le progestatif, la traversent pour ensuite atteindre la circulation sanguine. Ce dispositif est minidosé, car la quantité d’œstrogène délivrée par 24 heures est minime.

La plus petite boîte du mode de contraception contient 3 patchs. Vous devez appliquer un patch et le garder 7 jours. L’opération est à renouveler pendant 3 semaines. La 4e semaine est celle de l’apparition des « règles ». Il permet d’empêcher l’ovulation et la nidation, en modifiant la glaire cervicale et l’endomètre.

Quels sont les risques, effets secondaires ?

Ce contraceptif transdermique a les mêmes effets indésirables qu’une contraception hormonale. Les effets secondaires rencontrés sont :

  • des maux de tête ;
  • des diarrhées ;
  • une tension dans les seins ;
  • des vomissements ;
  • des maux de ventre ;
  • des saignements intermittents ou spotting ;
  • une irritation à l’emplacement du patch ;
  • une prise de poids ;
  • l’apparition d’acné ;
  • une perte de libido ;
  • une sécheresse vaginale.

Par ailleurs, l’efficacité du patch contraceptif peut être atténuée par l’utilisation d’autres traitements (certains contre le sida, des produits de phytothérapie contenant du millepertuis…). De même, certains antibiotiques comme l’ampicilline peuvent réduire son efficacité.

Avantages et inconvénients

Avantages

  • facile d’utilisation ;
  • une bonne alternative pour celles qui oublient leur pilule ;
  • un dispositif discret ;
  • un contraceptif hormonal efficace ;
  • un timbre qui résiste à l’eau.

Inconvénients

  • ce patch n’est pas remboursé par la Sécurité sociale ;
  • des effets indésirables comme tous les contraceptifs hormonaux ;
  • il ne convient pas à toutes les femmes, notamment celles qui entrent dans les contre-indications (les mêmes que pour la pilule combinée) ;
  • selon sa position, il est visible, notamment si vous allez à la piscine ;
  • il peut se décoller sans que vous vous en rendiez compte. Il est important de vérifier sa présence.

Comment poser le patch ?

Avant toute pose, une consultation médicale est obligatoire. En effet, le médecin vous prescrira un bilan sanguin pour analyser votre taux de cholestérol, les triglycérides et la glycémie à jeun. Outre un examen gynécologique, il vous interrogera sur vos antécédents médicaux et familiaux. Selon vos antécédents, il peut prescrire un bilan d’hémostase systématique qui vise à analyser la coagulation du sang.

La partie du corps où il sera collé doit être propre, sèche, exempte de toute pilosité et saine. Les endroits du corps où ce dispositif pourra être mis sont :

  • la fesse ;
  • le thorax ;
  • l’abdomen ;
  • le haut de la cuisse ou du bras.

En revanche, il ne devra pas être posé sur :

  • les seins ;
  • une peau mouillée ou enduite d’un produit telles une crème ou une huile ;
  • une peau avec une plaie ou un grain de beauté ;
  • une partie du corps où les vêtements frottent ;
  • le même emplacement que le précédent patch pour éviter les irritations.

Ce timbre contraceptif résiste à l’eau (douche, piscine…). Toutefois, il est conseillé de vérifier régulièrement sa présence.

Idéalement, il est à coller sur votre corps le 1er jour des règles. Il sera changé le 8e jour et le 15e jour. Il faut que ce soit un jour fixe, en revanche vous pouvez le changer à tout moment de cette journée, contrairement à une pilule contraceptive. La 4semaine, vous ne le portez pas pendant 7 jours, d’où l’apparition de saignements. Arrivée au 1er jour du cycle suivant, même si vous avez toujours vos règles, il faudra coller un nouveau patch.

Si vous posez le patch au cours du cycle, un moyen de contraception local (préservatif…) est recommandé pendant 7 jours. Si vous preniez un autre dispositif de contraception, le timbre sera mis à la suite de celui-ci.

Que faire en cas de décollement ou d’oubli ?

Vous constatez que le patch contraceptif est décollé ou altéré. Si le constat intervient dans un délai inférieur à 24 heures alors vous pouvez essayer de le repositionner. S’il ne colle plus ou se retourne sur lui-même, il faudra poser un nouveau timbre à un autre endroit sur votre peau sans modifier le cycle. Si le délai de la perte du dispositif est supérieur à 24 heures, il faut commencer un nouveau cycle en collant un nouveau timbre qui marquera son début. Dans le doute, il est conseillé d’opter pour un second moyen de contraception pendant 7 jours.

Il peut arriver que vous oubliez de changer le patch, arrivé à la fin d’une semaine. Si cet oubli intervient dans un délai inférieur à 48 heures alors vous changez votre patch sans pour autant changer le calendrier de votre cycle. Si cela fait plus de 48 heures, un nouveau cycle devra être commencé. C’est-à-dire porter un timbre pendant 7 jours et cela pendant 3 semaines, et ensuite aucun dispositif pendant la 4e semaine.

Comment arrêter le patch ?

Si vous désirez arrêter le patch, par exemple pour une grossesse, il suffit de le décoller. Les hormones agiront encore pendant quelque temps.

Par ailleurs, il est recommandé de l’arrêter lorsque vous rencontrez des symptômes tels que des douleurs thoraciques ou aux mollets ou encore des difficultés à respirer.

Qui peut l’utiliser ?

Toutes les femmes en âge de procréer peuvent utiliser le patch contraceptif. L’efficacité de ce dispositif a été démontrée chez les femmes âgées de 18 à 45 ans. Il a été constaté que son  efficacité diminuait chez les femmes pesant plus de 90 kg. Il est à noter que ce mode de contraception sera proposé en 2e intention, après avoir écarté les autres dispositifs. Par ailleurs, il peut être utilisé temporairement pour les femmes qui voyagent beaucoup.

Si la pilule combinée ne vous est pas recommandée, il en sera de même pour le patch contraceptif, car les contre-indications sont similaires.

Le timbre transdermique est déconseillé dans les situations suivantes :

  • une grossesse ;
  • une intolérance à la composition du dispositif ;
  • aux consommatrices de tabac (notamment les femmes ayant plus de 35 ans) ;
  • en cas d’accident thromboembolique tel qu’une phlébite, une embolie pulmonaire… ;
  • une prédisposition aux thromboses artérielles et veineuses ;
  • la présence (actuelle ou antérieure) d’un cancer de l’endomètre ou du sein ;
  • des saignements génitaux anormaux ;
  • une maladie du foie ;
  • des migraines avec des conséquences neurologiques ;
  • du diabète ;
  • une hypertension artérielle grave.

Peut-on poser un patch après un accouchement ?

Oui, à condition que vous n’allaitiez pas. Comme il a été indiqué précédemment, ce n’est pas le premier dispositif qui sera proposé par les professionnels de la santé. Le timbre sera à coller 4 semaines après l’accouchement.

Peut-on l’utiliser après une fausse couche ?

Si la fausse couche intervient avant la 20eme semaine de grossesse, le patch peut être collé immédiatement. Si elle intervient après cette période, le dispositif sera mis 21 jours après ou lors du 1er jour des règles. Toutefois, un avis médical est nécessaire avant toute utilisation.

Peut-on l’utiliser après un avortement ?

Si l’interruption volontaire de grossesse (IVG) a lieu pendant le premier trimestre de la grossesse, le timbre contraceptif peut être immédiatement posé. Si l’IVG a lieu au second trimestre, un délai d’attente de 21 jours est nécessaire ou le 1er jour des règles. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin avant toute prescription.

Peut-on utiliser le patch pendant l’allaitement ?

Comme la pilule combinée, le port du patch n’est pas recommandé si vous allaitez votre enfant. En effet, les hormones passent directement dans le lait maternel. Elles agissent sur la production de celui-ci.

Comment se procurer le patch ?

  • Sur ordonnance : une prescription médicale est nécessaire pour la délivrance du patch contraceptif Evra. Elle sera transmise soit par le médecin, soit par le gynécologue, soit par la sage-femme.
  • Remboursement : ce mode de contraception n’est pas remboursé par la Sécurité sociale.
  • Remboursement mutuelle : Comme il n’est pas remboursé par l’assurance maladie, le reste à charge n’est pas pris en compte par la complémentaire santé. Certaines mutuelles proposent dans leurs garanties le remboursement de contraceptifs non remboursés par la CPAM.
  • Prix : le prix est environ de 15 € (pour un mois)
  • Où l’acheter : le patch est délivré en pharmacie

Quand faut-il consulter ?

Avant toute prescription, le médecin vous fait passer un examen et vous interroge, notamment sur les antécédents familiaux. Ensuite, une consultation annuelle est conseillée en même temps que votre examen gynécologique.

Par ailleurs, la présence de symptômes anormaux doit vous inciter à consulter un professionnel de la santé.

Sources :

Haute Autorité de santé
https://www.has-sante.fr/jcms/c_1369314/fr/methodes-contraceptives-focus-sur-les-methodes-les-plus-efficaces-disponibles

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
http://www.cngof.fr/menu-la-contraception/

Institut National d’études démographiques
https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19893/population.societes.2014.511.crise.pilule.fr.pdf