Qu’est-ce que l’implant ?

L’implant contraceptif est une contraception hormonale progestative.

Définition de l’implant

L’implant est un petit bâtonnet dont la forme est cylindrique. Il mesure 4 cm de long et son diamètre est de 2 mm. Ce dispositif se pose au niveau du bras non dominant. Si vous êtes droitière, il se posera sur le bras gauche, et inversement si vous êtes gauchère.

Composition de l’implant

L’implant contient la même hormone que la pilule progestative. Ce progestatif est l’étonogestrel qui supprime l’ovulation. En France, ce mode de contraception se trouve sous le nom de Nexplanon, sur le marché depuis 1999. Il est adapté pour les femmes ne supportant pas l’œstrogène présente dans la pilule et dans le patch contraceptif.

  • Mode de contraception : contraceptif hormonal
  • Fiabilité : 99,9 % (l’indice de Pearl est de 0,00 autrement dit lors des études cliniques aucun échec n’a été constaté. Dans la pratique, aucun contraceptif n’est sûr à 100 %)
  • Renouvellement : tous les 3 ans
  • Protège des MST : non
  • Pourcentage d’utilisation : selon l’enquête Fécond de 2013, l’implant, avec l’anneau vaginal et le patch, fait partie des autres méthodes hormonales utilisées par 4,5 % des femmes de 15-49 ans. Lors de la journée mondiale de la contraception du 26 septembre 2017, il a été constaté que l’utilisation de l’implant chez les femmes de 20 à 29 ans était en progression entre 2013 et 2016 (+ 5,5 points).

Mode d’action de l’implant

Ce mode de contraception est un micro-progestatif.

Le fonctionnement

L’hormone féminine appelée l’étonogestrel est diffusée progressivement dans le sang. Les conséquences sont les suppressions de l’ovulation et du cycle menstruel. Par ailleurs, elle modifie la glaire cervicale et freine le passage des spermatozoïdes.

Comme indiqué précédemment, son taux de réussite est de 99,9 %. Toutefois, certains médicaments peuvent atténuer cette efficacité, comme ceux pour traiter l’épilepsie, la tuberculose, certaines maladies infectieuses. Il en est de même lorsqu’on prend du millepertuis, employé pour traiter la dépression. De plus, il est possible de tomber enceinte avec un implant si les conditions de pose n’ont pas été respectées et qu’il n’y avait pas en complément un autre moyen de contraception.

Quels sont les risques, effets secondaires ?

Certains effets indésirables surviennent selon les femmes lorsque le Nexplanon est implanté. Ils ne surviennent pas chez toutes les femmes, certains sont plus fréquents que d’autres comme la prise de poids, les céphalées, les tensions mammaires ou l’apparition de l’acné. Voici une liste non exhaustive de ces effets indésirables :

  • une prise de poids (pour les femmes en surpoids, il est conseillé de ne pas attendre 3 ans pour changer le dispositif, mais plutôt entre 24 et 30 mois) ;
  • une perte de poids ;
  • de l’acné ;
  • une baisse de la libido ;
  • les seins tendus et gonflés avec possibilité de douleurs ;
  • des maux de tête, des migraines ;
  • un changement d’humeur (nervosité, état dépressif) ;
  • des insomnies ;
  • une infection des voies urinaires ;
  • une rhinite ;
  • une pharyngite ;
  • des démangeaisons (cela gratte au niveau de l’insertion) ;
  • une modification des règles (plus ou moins abondantes) ou une aménorrhée (absence des règles) ;
  • l’apparition de spotting (saignements épisodiques entre les règles) ;
  • des douleurs au niveau du ventre ;
  • des nausées ;
  • des flatulences, de la constipation, de la diarrhée ;
  • l’apparition d’un kyste ovarien ;
  • des maux de dos ;
  • une grossesse extra-utérine (ce qui est très rare) ;
  • l’expulsion du dispositif (cas très rare).

Avantages et inconvénients

Avantages

  • une efficacité avérée ;
  • une durée d’action de 3 ans ;
  • une pose et un retrait facile ;
  • un dispositif discret ;
  • aucun oubli possible ;
  • un contraceptif remboursé par la Sécurité sociale ;
  • très peu de contre-indications.

Inconvénients

  • selon les femmes, une diminution de la libido (toutes les méthodes hormonales peuvent être à l’origine d’une baisse de la libido) ;
  • une prise de poids peut être constatée ;
  • l’apparition de l’acné chez certaines, celle-ci peut être traitée en même temps que l’implant ;
  • une modification éventuelle des règles, voire leur disparition ;
  • la fragilité de l’endomètre peut entraîner des saignements et une fatigue ;
  • la survenue de migraines chez certaines.

Comment poser l’implant contraceptif ?

Avant la pose de l’implant contraceptif sous-cutané, une visite préalable est nécessaire. C’est au cours de celle-ci qu’est prescrit le contraceptif. La prescription sera faite par un médecin, un gynécologue ou une sage-femme. Tous les médecins ne posent pas ce dispositif. Dans l’idéal, la pose est réalisée pendant les règles entre le 1er et le 5e jour de celles-ci. Il s’insère en dehors de cette période, cependant un second contraceptif sera nécessaire. Pour les femmes prenant une contraception œstroprogestative, la pose se fera dans la semaine qui suit la prise du dernier comprimé.

L’insertion du dispositif s’effectue dans le cabinet médical. Contrairement au stérilet en cuivre ou hormonal, une anesthésie est nécessaire. Elle est locale et s’applique une heure avant l’insertion. En effet, le médecin vous prescrit une crème ou un patch anesthésique pour que l’insertion ne soit pas douloureuse.

Pour l’insertion, vous devez vous allonger sur le dos avec le bras non dominant légèrement plié et disposé vers l’extérieur. Le médecin effectue des repères avec un marqueur stérile. Une fois la peau nettoyée, à l’aide d’une aiguille spécifique, le praticien insère ce mode de contraception sous la peau après l’avoir incisée, au-dessus du coude et sur la face interne. Bien entendu, le dispositif est sous emballage avant son utilisation. Une fois posé, vous ne le voyez pas et ne le sentez pas, en revanche il doit être palpable. Dans le cas contraire, le médecin procédera à un examen telle une échographie pour le repérer. Si l’implant est implanté profondément lors de la pose, le praticien peut être amené à le retirer.

Il se peut qu’un petit bleu apparaisse à l’endroit de l’incision, ce qui n’a aucune conséquence grave. Ce dispositif sous-cutané agit une journée après son insertion. Durant les 15 premiers jours, il est conseillé de choisir, en complément, un autre moyen de contraception comme le préservatif, selon la période d’insertion.

Que faire en cas de casse, de pliage ou de migration ?

Il a été constaté que les implants cassés ou pliés et déjà insérés dans le bras ont un taux de diffusion qui augmente légèrement. Aucune incidence n’a été décelée. Il se peut que le dispositif se déplace après son insertion. S’il n’est plus palpable ou si des symptômes apparaissent, n’hésitez pas à consulter. Le médecin procédera à des examens d’imagerie afin de localiser le dispositif sous-cutané.

Comment retirer l’implant ?

Comme pour la pose, l’implant contraceptif se retire sous anesthésie locale. Une crème ou un patch anesthésique sera appliqué, voire une injection de lidocaïne. Le retrait n’est pas difficile, à condition que sa position ne soit pas trop profonde. Pour le vérifier, on doit le sentir en palpant la zone concernée. Dans le cas contraire, le médecin peut être amené à effectuer un examen médical comme une échographie. Comme pour l’insertion, il effectue une incision et retire le dispositif à l’aide d’une pince.

Lorsque vous avez atteint le délai de 3 ans, c’est le moment pour retirer l’implant. Le nouveau dispositif pourra être inséré dans la journée à la même place. Il est à noter que vous n’êtes pas obligée d’attendre ce délai de 3 ans et vous pouvez demander à l’enlever à tout moment. De même, selon la situation, ce délai de 36 mois sera réduit, notamment pour les personnes en surpoids.

Le retrait comme la pose s’effectue rapidement et est indolore. Toutefois, si vous ressentez des effets indésirables comme des nausées, n’hésitez pas à consulter.

Qui peut l’utiliser ?

L’implant hormonal est considéré comme un moyen de contraception de 2e intention et proposé majoritairement à des femmes dont l’âge varie entre 18 et 40 ans. Il sera proposé à toutes les femmes qu’elles soient nullipares (sans avoir eu de grossesse) ou ayant eu des enfants, notamment :

  • aux femmes n’ayant pas une prise régulière de leur pilule ;
  • aux personnes ayant des contre-indications ;
  • aux femmes ayant une intolérance au DIU (stérilet) et aux contraceptifs oestroprogestatifs.

Pour les jeunes femmes mineures, l’implant ne fait pas partie des modes de contraception de 1re intention, d’autant plus qu’aucun test clinique n’a été effectué.

Cet implant hormonal convient également aux femmes étant diabétiques ou présentant un taux de cholestérol important. Même si ce dispositif est pratique, toutes les femmes ne peuvent pas l’utiliser, car il existe plusieurs contre-indications.

Les contre-indications :

  • une grossesse avérée ;
  • en cas de phlébite ;
  • une embolie pulmonaire ;
  • une pathologie grave du foie ;
  • des saignements vaginaux inexpliqués ;
  • une tumeur sensible aux hormones sexuelles ;
  • une insuffisance hépatique ;
  • une hypersensibilité à l’étonogestrel.

Peut-on utiliser l’implant après un accouchement ?

Après l’accouchement, l’implant contraceptif sous-cutané est un dispositif utilisé, cependant 3 à 4 semaines d’attente sont nécessaires avant son insertion.

Peut-on l’utiliser après une fausse couche ?

Oui, l’implant peut être inséré après une fausse couche. Si celle-ci intervient pendant le 1er trimestre alors le dispositif sera inséré dans les 5 jours qui la suivent. Si la fausse couche survient lors du 2e trimestre, un délai de 3 à 4 semaines d’attente sera nécessaire.

Peut-on l’utiliser après un avortement ?

Si l’avortement ou IVG (interruption volontaire de grossesse) est effectué durant le 1er trimestre, le moyen de contraception sera inséré lors des 5 jours qui suivent. Si cet avortement a lieu pendant le second trimestre, il faudra attendre 3 à 4 semaines.

Peut-on utiliser l’implant pendant l’allaitement ?

L’allaitement est un contraceptif naturel à condition qu’il soit exclusif, à la demande et que les règles ne soient pas revenues. Si ces conditions ne sont plus respectées, la fertilité revient. Un moyen de contraception est proposé dont fait partie l’implant contraceptif sous-cutané. Il faut attendre 3 à 4 semaines après l’accouchement pour pouvoir l’implanter dans le bras.

Comment se procurer l’implant ?

  • Sur ordonnance : l’implant est délivré par le médecin, le gynécologue, la sage-femme sur ordonnance
  • Remboursement : le remboursement par la Sécurité sociale se fait à hauteur de 65 %
  • Remboursement mutuelle : l’organisme de complémentaire santé rembourse la partie non prise en charge par la Sécurité sociale selon les dispositions du contrat
  • Prix : le prix est environ 106 €
  • Où l’acheter : ce dispositif hormonal est délivré en pharmacie. Il est à noter qu’il est transmis gratuitement et confidentiellement en pharmacie pour les mineures de moins de 15 ans. Il en est de même pour les mineures (sans condition d’âge) et les non-assurées sociales dans les Centres de Planification et d’Éducation Familiale (CPEF).

Quand faut-il consulter ?

Trois mois après l’insertion de l’implant hormonal, un rendez-vous est fixé avec le médecin afin de vérifier que tout se passe bien. Par la suite, une visite est effectuée chaque année, au même moment que l’examen gynécologique normal.

De même, il faut consulter dès que vous présentez des symptômes anormaux tels que des saignements, de la fièvre, des maux de tête importants… ou si vous avez des doutes sur la migration du dispositif.

Sources :

Haute Autorité de santé
https://www.has-sante.fr/jcms/c_1369314/fr/methodes-contraceptives-focus-sur-les-methodes-les-plus-efficaces-disponibles

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
http://www.cngof.fr/menu-la-contraception/304-l-implant-nexplanon

Institut National d’études démographiques
https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19893/population.societes.2014.511.crise.pilule.fr.pdf

Santé publique France
https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2017/26-septembre-2017-journee-mondiale-de-la-contraception.-quelles-evolutions-dans-le-schema-contraceptif-des-francaises