Qu’est-ce que le stérilet en cuivre ?

Définition du stérilet en cuivre

Le stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU) en cuivre est un dispositif de contraception non hormonal. Il prend la forme d’un T avec à son extrémité un ou deux fils. Ces derniers permettent de l’ôter facilement. Il existe deux sortes de DIU, celui au cuivre et celui au lévonorgestrel qui est une hormone de synthèse, proche de la progestérone.

Composition du stérilet en cuivre

Le DIU ou stérilet au cuivre (appelé communément stérilet en cuivre) est composé d’un support en plastique auquel sont rattachés latéralement des bras flexibles. Leur flexibilité aide à l’insertion du dispositif. Autour du corps du stérilet, un ou plusieurs fils en cuivre sont enroulés. Plus il y a de cuivre, plus le DIU est efficace. Actuellement, sur le marché, vous trouvez deux contenances : 375 mm² et 380 mm² de cuivre.

À son extrémité, le fil est en nylon et facilite son extraction.

Il existe deux tailles s’adaptant au col de l’utérus :

  • le modèle short ;
  • le modèle standard.

Pour les femmes n’ayant jamais eu d’enfant, il sera privilégié le modèle « short ».

  • Mode de contraception : contraceptif intra-utérin, contraception mécanique
  • Fiabilité : 99 % (l’indice de Pearl est de 0,8, autrement dit sur une année 8 femmes sur 1000 sont tombées enceintes)                               
  • Renouvellement : tous les 4 à 10 ans
  • Protège des MST : non
  • Pourcentage d’utilisation : d’après l’enquête Fécond de 2013, 22,6 % soit 1 femme sur 5 (15-49 ans) utilise le DIU en France. Il est à noter que les femmes ayant plusieurs enfants sont plus nombreuses.

Mode d’action du stérilet en cuivre

Contrairement au dispositif hormonal, le fonctionnement du DIU au cuivre est mécanique.

Le fonctionnementstérilet cuivre

Ce stérilet non-hormonal, à l’aide du cuivre, bloque la progression des spermatozoïdes vers l’ovule. Le dispositif au cuivre provoque une inflammation de l’endomètre, ce qui empêche l’installation de l’ovocyte fécondé dans l’utérus.

Ce dispositif est appliqué comme contraceptif d’urgence. Il peut être utilisé pendant les 5 jours qui suivent le rapport sexuel. Il est une alternative à la pilule du lendemain.

Quels sont les risques, les effets secondaires ?

La pose d’un stérilet en cuivre peut entraîner :

  • des douleurs ;
  • indépendamment des règles, des saignements ;
  • des contractions utérines ;
  • une modification du cycle menstruel (des saignements irréguliers, des ménorragies, des douleurs ou des crampes au moment des règles) ;
  • l’expulsion du dispositif, ce qui peut provoquer une perforation de la paroi utérine (ces cas sont très rares) ;
  • l’apparition de spotting lors du changement de contraception (voir l’explication ci-dessous).

L’un des effets indésirables principaux est la modification du cycle. En effet, beaucoup de femmes portant un DIU au cuivre ont des règles plus abondantes et plus longues. En revanche, contrairement aux contraceptifs hormonaux, la prise ou perte de poids n’est pas probante.

Il est à noter que les cas de maladie inflammatoire pelvienne ou de grossesse extra-utérine sont rares.

Si vous utilisiez une méthode de contraception hormonale et avez décidé d’opter pour le DIU au cuivre, il se peut qu’apparaissent des spotting. Ce sont des petites taches de sang souvent plus foncées qui interviennent en dehors des règles. Leur apparition est due à un changement hormonal. Si ces petits saignements deviennent fréquents, il est important de consulter, car ils peuvent être le signe de la présence d’une maladie.

Avantages et inconvénients

Avantages

  • un dispositif contraceptif efficace immédiatement ;
  • il n’entrave pas les relations sexuelles et la libido ;
  • pas d’effets secondaires dus aux hormones ;
  • il ne réduit pas la fertilité ;
  • le port d’un DIU au cuivre rend possible l’allaitement ;
  • des résultats probants sur la diminution des grossesses non désirée ;
  • aucun oubli car il est posé pour plusieurs années ;
  • il sert de contraceptif d’urgence.

Inconvénients

  • une modification possible du cycle menstruel ;
  • parfois, des règles douloureuses ;
  • un flux peut-être plus abondant ;
  • des pertes vaginales qui peuvent être plus abondantes ;
  • n’interrompt pas les règles (contrairement au DIU hormonal, cela concerne environ 50 % des femmes au bout de 2 ans).

Comment poser un stérilet en cuivre ?

La pose du stérilet en cuivre ne prend que quelques minutes. Il peut être posé par votre médecin traitant, votre gynécologue ou encore la sage-femme. La pose est préconisée lors de la première partie du cycle (elle correspond aux 14 premiers jours du cycle menstruel qui commence par le 1er jour des règles) afin d’éviter de mettre ce dispositif sur une femme enceinte.

L’insertion s’effectue dans le cabinet du médecin et sans anesthésie. Elle est indolore, mais peut s’avérer douloureuse pour certaines, notamment pour les femmes nullipares (n’ayant jamais eu d’enfant). La prescription d’un antalgique ou d’un décontractant peut être effectuée avant son insertion, notamment pour détendre le col de l’utérus. Un spéculum est positionné pour visualiser le col puis le dispositif est inséré dans le col et poussé vers l’utérus. Si le col est étroit, le médecin peut utiliser une pince pour l’ouvrir légèrement mais normalement il n’y a pas besoin.

Une hygiène rigoureuse est préconisée pour l’installation de ce dispositif. Le stérilet utilisé est sous emballage et une désinfection cervico-vaginale est faite. En amont, plusieurs tests sont effectués afin de déceler une éventuelle infection, la présence d’une IST pourrait s’aggraver avec ce contraceptif et à terme provoquer une stérilité. Les tests sont les suivants :

  • la recherche d’infections sexuellement transmissibles (IST) notamment si la personne a un comportement sexuel à risque ;
  • les risques de maladie pelvienne inflammatoire, de grossesse et de grossesse extra-utérine doivent être écartés ;
  • la recherche d’une infection du col ou du vagin comme une cervicite ou une vaginite.

En cas d’infection avérée, la pose du stérilet sera reportée.

Que faire en cas d’expulsion ou de perte ?

Les cas d’expulsion du DIU au cuivre restent rares et concernent moins de 5 % des utilisatrices. Un moyen de vérifier la présence du dispositif est de regarder si le fil est toujours présent. S’il est plus long, c’est que le stérilet a bougé, à ce moment, il faut consulter.

Il est possible de ne pas se rendre compte de la perte du stérilet. Il est important d’être à l’écoute de son corps et surveiller tout changement comme les menstruations. Quelques contractions ou douleurs peuvent apparaître. En cas de doute, il est important de consulter. Le médecin peut vérifier, notamment à l’aide d’une échographie, la présence du dispositif.

La perte du DIU au cuivre n’entraîne pas de conséquences, excepté le risque d’une grossesse. Les causes expliquant que le stérilet ne reste pas en place sont multiples. C’est notamment quand l’utérus n’a pas repris sa forme ou qu’il est encore ramolli, après un accouchement ou lorsqu’on allaite. La mauvaise utilisation de cups (coupe menstruelle) peut être également une cause d’expulsion. Par ailleurs, l’utilisation du tampon sans applicateur est possible, un mois après la pose.

Concernant les cas de perforation de l’utérus par le stérilet, ils restent très rares.

Comment retirer le stérilet en cuivre ?

Le retrait du stérilet en cuivre est facile et rapide. Comme pour la pose, l’opération est faite au cabinet médical ou de sage-femme sans anesthésie. À l’aide d’une pince, la sage-femme tire sur le fil en nylon qui dépasse du col. Un nouveau dispositif intra-utérin peut être inséré. Il peut être conseillé de le retirer pendant les règles, cependant votre praticien vous conseillera selon votre situation.

Qui peut l’utiliser ?

Le stérilet au cuivre convient à toutes les femmes, même les plus jeunes, et celles n’ayant jamais accouché.

Contrairement aux idées reçues, les jeunes femmes peuvent porter ce dispositif. Pendant longtemps, il n’était pas recommandé, car il aurait soi-disant une incidence sur leur fertilité. Or la Haute autorité de santé (la HAS) le recommande depuis 2004.

Il est à noter toutefois que chez les femmes nullipares (n’ayant jamais eu d’enfant), le risque d’expulsion est plus important. De plus, le taux d’IST (infection sexuellement transmissible) sera plus élevé pour les personnes à risque.

Contre-indications :

Même si ce mode de contraception est adapté à un large public, il existe des contre-indications, définies par l’OMS, quant à sa pose :

  • la présence d’une grossesse ;
  • une allergie ou une sensibilité au cuivre ;
  • lors d’un avortement septique (immédiatement après celui-ci) ;
  • un cancer de l’endomètre ou du col utérin ;
  • une anomalie de l’utérus ;
  • la présence d’une maladie trophoblastique gestationnelle maligne (plusieurs tumeurs dans l’utérus qui sont nées dans les cellules formant le placenta) ;
  • des saignements vaginaux inexpliqués ;
  • une infection vaginale ou du col ;
  • lors d’une infection bactérienne des voies génitales après l’accouchement ;
  • en cas de tuberculose génito-urinaire ;
  • lors d’un fibrome utérin qui entraîne la malformation de la cavité utérine.

Par ailleurs, il est recommandé de ne pas poser de stérilet en cuivre chez une femme qui présente un risque important de contracter des IST.

Peut-on utiliser le stérilet en cuivre après un accouchement ?

La pose d’un stérilet au cuivre n’est pas contre-indiquée après un accouchement, cependant un délai est à respecter. En effet, soit il se pose juste après la naissance, soit vous devrez attendre un délai de 6 semaines après l’accouchement (sauf pour un accouchement par césarienne programmée).

Peut-on l’utiliser après une fausse couche ?

Il n’existe pas de contre-indication concernant la pose d’un stérilet en cuivre immédiatement après une fausse couche. Le seul risque est l’expulsion du dispositif par l’utérus.

Peut-on l’utiliser après un avortement ?

Après un avortement, la fertilité est immédiate, par conséquent on conseille de prendre un moyen contraceptif, le DIU au cuivre en fait partie. Lors d’une interruption volontaire de grossesse (IVG) chirurgicale, le stérilet peut tout de suite être mis en place. Concernant une IVG médicamenteuse, un examen médical sera effectué lors de la visite de contrôle. S’il n’est pas satisfaisant, la pose sera reportée aux prochaines règles.

Peut-on utiliser le stérilet en cuivre pendant l’allaitement ?

Lorsque vous allaitez exclusivement et de façon régulière votre bébé, les risques de grossesse sont diminués, tout au moins les 6 premières semaines. À partir du moment où l’allaitement n’est pas exclusif ou si vous avez votre retour de couches, vous êtes de nouveau fertile.

Si vous ne désirez pas tomber de nouveau enceinte, un moyen de contraception est conseillé. Le DIU au cuivre est un des contraceptifs utilisés pendant l’allaitement. Il peut se poser tout de suite après la naissance (après l’expulsion du placenta) ou il faudra attendre 6 semaines après l’accouchement.

Comment se procurer le stérilet en cuivre ?

  • Sur ordonnance : la délivrance d’un DIU au cuivre ne se fait que sur prescription médicale ou par le biais d’une sage-femme.
  • Remboursement : la prise en charge par la Sécurité sociale est à hauteur de 65 %. Pour les mineures de moins de 15 ans, cette contraception intra-utérine est gratuite.
  • Remboursement mutuelle : le DIU au cuivre entre dans les contraceptifs remboursables. La complémentaire santé prend en charge le complément, tout dépend des garanties du contrat de santé.
  • Prix : le prix du DIU au cuivre est environ de 30 €. Il existe différentes marques telles que Gynelle, Mona Lisa, Multi Load, Ancora, Novaplus, Coppler, Sugant, NT, TT, UT…
  • Où l’acheter : en pharmacie (ou délivré dans les centres de planification ou d’éducation familiales).

Quand faut-il consulter ?

Il est normal de percevoir des douleurs après la pose d’un DIU au cuivre, en revanche si elles deviennent persistantes et intenses, il est important de consulter sans plus attendre.

Un à un mois et demi après la pose, le médecin vous fixe un rendez-vous pour s’assurer que l’insertion est correcte. Ensuite, il faudra effectuer un examen gynécologique annuel.

Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage-femme Diplômée d’Etat

Sources :

Haute Autorité de Santé

https://www.has-sante.fr/jcms/c_1369314/fr/methodes-contraceptives-focus-sur-les-methodes-les-plus-efficaces-disponibles https://www.has-sante.fr/jcms/c_1545927/fr/etat-des-lieux-des-pratiques-contraceptives-et-des-freins-a-l-acces-et-au-choix-d-une-contraception-adaptee https://www.has-sante.fr/jcms/c_1753312/fr/contraception-chez-la-femme-apres-une-interruption-volontaire-de-grossesse-ivg Ameli.fr https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/contraception-sterilet

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
http://www.cngof.fr/menu-la-contraception/305-le-sterilet

Institut National d’études démographiques
https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/19893/population.societes.2014.511.crise.pilule.fr.pdf

La Leche League France : Association pour le soutien à l’allaitement maternel
https://www.lllfrance.org/1343-da-60-allaitement-regulation-naissance