Au moment de choisir sa contraception, le critère de la fiabilité retient particulièrement l’attention. Entre la pilule, le stérilet, le préservatif et toutes les autres méthodes de contraception, comment savoir laquelle est la plus efficace ? Laquelle remplit le mieux son objectif, à savoir empêcher, pendant son utilisation, la survenue d’une grossesse ? L’indice de Pearl apporte des réponses chiffrées à ces questions.

Indice de Pearl : définition

L’indice de Pearl a été élaboré par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) pour évaluer l’efficacité des différentes méthodes contraceptives, féminines comme masculines. Pour chacune d’entre elles, l’indice de Pearl mesure le pourcentage de grossesses non désirées survenues malgré leur utilisation : il calcule combien de femmes, sur les 100 ayant utilisé pendant un an un moyen de contraception donné, se sont retrouvées enceintes.

Ces chiffres sont issus d’essais thérapeutiques et prennent en compte une utilisation optimale des moyens de contraception évalués : l’indice de Pearl mesure donc leur efficacité théorique.

Celle-ci diffère de l’efficacité pratique ou courante qui intègre les situations où la méthode de contraception n’a pas été utilisée correctement. Il s’agit par exemple des cas où la pilule a été oubliée, où le préservatif s’est déchiré, où le patch s’est décollé, etc. Le taux d’échec que mesure l’indice de Pearl est donc moins élevé que dans la réalité.

Quelle contraception est la plus efficace d’après cet indice ?

Les méthodes contraceptives les plus efficaces sont, en théorie, les implants (implants hormonaux placés sous la peau de la femme) et la vasectomie (ligature du canal spermiducte de l’homme) : elles présentent respectivement un indice de 0,05 et 0,1 %. Leur efficacité pratique est quasiment identique (respectivement 0,05 et 0,15).

Viennent ensuite le dispositif intra-utérin au lévonorgestrel (stérilet aux hormones) et la pilule, avec des indices de Pearl respectifs de 0,2 et 0,3 %. Mais la prise de pilule quotidienne peut parfois être oubliée, ce qui explique un taux d’échec plus élevé (8 %), si l’on prend en compte l’efficacité pratique et non théorique. Cette contrainte n’existe pas pour le stérilet aux hormones : c’est pourquoi son efficacité pratique est identique à son efficacité théorique.

La ligature des trompes (intervention chirurgicale qui empêche la grossesse de façon irréversible) affiche elle aussi un indice de Pearl identique à son taux d’efficacité pratique, à savoir 0,5 %. Elle est suivie du dispositif intra-utérin (stérilet) au cuivre, dont l’indice de Pearl est de 0,6 % et l’efficacité pratique de 0,8 %.

Quelles méthodes de contraception sont les moins fiables d’après l’indice de Pearl ?

Toutes les méthodes autres que celles mentionnées ci-dessus présentent un indice de Pearl supérieur à 1 % et un écart important avec l’efficacité pratique. En voici la liste, complétée de ces chiffres :

  • les méthodes naturelles (efficacité théorique : 1-9% et efficacité pratique: 20%) ;
  • le préservatif masculin (efficacité théorique : 2% et efficacité pratique: 15%) ;
  • le diaphragme utilisé avec des spermicides (efficacité théorique : 6% et efficacité pratique: 16%) ;
  • la cape cervicale (efficacité théorique : 9-26 et efficacité pratique: 16-32% ) ;
  • les spermicides (efficacité théorique : 18% et efficacité pratique: 29%).

Note de la sage-femme: L’efficacité de chaque contraception est à remettre dans son contexte et à adapter à la personne. Par exemple, un préservatif bien utilisé (mis en place dès le début du rapport et pas juste avant la pénétration) aura une efficacité maximale, de même une pilule utilisée par quelqu’un qui la prend de manière irrégulière sera beaucoup moins efficace que prévue. Cet indice est donc relatif à son utilisateur.

Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage-femme Diplômée d’Etat

Source :

Ameli L’assurance Maladie
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/contraception/efficacite-moyens-contraceptifs