L’utérus de la femme peut connaître certaines anomalies comme le fait d’être rétroversé ou bicorne. Qu’est-ce que cela signifie et quels sont les risques dans l’éventualité d’une grossesse ? Faisons le point.

L’utérus bicorne, qu’est-ce que c’est ?

Définition

L’utérus bicorne peut être également nommé utérus bifide. On parle aussi d’hémiplégie de l’utérus. Quoiqu’il en soit, cela définit une anomalie qui se déroule pendant le développement de l’embryon. On parle d’utérus bicorne bicervical lorsque les deux cavités sont distinctes et d’utérus bicorne unicervical si celles-ci sont partiellement séparées. Dans tous les cas, la taille de l’utérus féminin est alors plus petite que la moyenne. Pour résumer, les voies génitales sont créées à l’aide des canaux de Müller. Ces derniers ont un rôle actif à jouer lors de la différenciation des sexes.

Ces conduits vont naturellement se résorber entre la 14ème et la 18ème semaine grossesse en règle générale. Par contre, si la malformation existe, les deux conduits persistent à exister ensemble, ce qui forme une cavité utérine avec deux cornes. Ces dernières peuvent être cloisonnées entre elles de manière partielle. Par contre l’utérus bicorne est à différencier de l’utérus cloisonné qui est quant à lui caractérisé par la présence d’une paroi à l’intérieur de la cavité utérine.

Quels sont les symptômes de ces malformations ?

Cette malformation reste relativement rare puisque l’on compte en moyenne seulement 3 femmes sur 100 qui sont touchées par ce phénomène. Du côté des symptômes, dans la plupart des cas, ils sont invisibles. Par contre, certaines femmes peuvent ressentir au moment de l’adolescence des règles douloureuses accompagnées de douleurs situées dans le bas-ventre. Cette douleur peut aussi se faire ressentir pendant les rapports sexuels. Enfin, cela peut être lié à des dysfonctionnements au niveau des reins et/ou des voies urinaires.

Utérus bicorne et grossesse

Les facteurs de risque

Pour commencer, si vous désirez vous faire poser un stérilet, sachez que cela n’est pas compatible avec une malformation telle que l’utérus bicorne. Si vous désirez tomber enceinte par contre, cette anomalie peut être vue comme un facteur de risque à prendre en considération. En effet, cela peut être source de complications pour l’accouchement et pour mener sa grossesse à terme. C’est en partie lié au fait que l’espace dont vous disposez pour accueillir le fœtus et le laisser se développer normalement est limité et restreint.  L’utérus bicorne peut alors favoriser le risque de fausse-couche, de présentation par le siège, de retard de croissance pour le bébé ou encore d’accouchement prématuré. Enfin, dans de rares cas, cette malformation implique l’infertilité de la femme. Une hystérographie peut alors être recommandée pour évaluer les risques à ce sujet.

Même si les risques sont plus présents que lors d’une grossesse classique, il est cependant possible pour une femme avec un utérus bicorne de tomber enceinte. La nidation de l’œuf sera juste plus difficile, notamment si vous attendez des jumeaux.  La grossesse devra d’autant plus être suivie de près par l’équipe médicale, qui sera prête à intervenir en cas de complications.

Les traitements

Avant de penser aux traitements éventuels possibles, il est important d’effectuer un dépistage afin de connaître le diagnostic des médecins. La découverte de la malformation peut avoir lieu lors d’une visite de routine pendant la grossesse. Quoiqu’il en soit, vous devez effectuer une échographie ou une IRM afin de faire précisément la distinction entre utérus bicorne et cloisonné. L’opération n’est pas obligatoire pour ce qui est de l’utérus bicorne, sauf si le risque de fausse-couche est important. Ensuite, lorsque vous êtes enceinte, il est impératif d’avoir un repos total. Si le bébé se présente par le siège, il faudra avoir recours à la césarienne. Dans certains cas, les médecins peuvent prescrire des médicaments afin d’empêcher les contractions si cela est nécessaire.

Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage femme Diplômée d’Etat

Sources : 

Revue médicale suisse:
https://www.revmed.ch/RMS/2008/RMS-176/Les-malformations-uterines-diagnostic-pronostic-et-prise-en-charge-en-2008