Derrière ce mot poétique, le terme de “Mamange” décrit une réalité plus sombre qu’il n’y paraît. Il désigne les femmes ayant perdu leur bébé à quelques jours du terme ou juste avant la naissance. Parlons en détail de ce phénomène de deuil, très compliqué à appréhender pour les mamans.
Qu’est-ce-qu’une mamange ?
Définition
Alors que l’annonce de la grossesse représente en général une effusion de joie et d’émotions, le rêve peut parfois se briser brutalement. En effet, chaque jour, des futurs parents apprennent la mauvaise nouvelle : leur bébé à naître ne va pas vivre. C’est alors un véritable choc et le début d’une période de deuil. Le terme “mamange” est alors construit à partir des mots “maman” et “ange” pour décrire ce traumatisme. On parle également de “papange” pour les pères.
Une communauté qui se soutient
Ces termes de mamange et papange vont également être à la base d’un mouvement de solidarité lancé principalement sur internet. Les personnes concernées racontent leur histoire et rendent hommage à ce bébé qui n’est pas né. Ces termes sont encore peu employés dans les médias ou dans la médecine. Cependant, ils sont réellement devenus un groupe de paroles à part entière. Cela ressemble à une thérapie par la paroles où tout le monde se livre, témoigne, se soutient et se comprend. Cela permet de parler sans crainte et librement de cette expérience traumatisante. En effet, ce n’est pas toujours facile d’en parler directement avec sa famille.
Un deuil qui n’est pas toujours reconnu
Un deuil hors du commun
Aujourd’hui, les voix s’élèvent de plus en plus au sujet du deuil prénatal. Les futurs parents n’hésitent plus à prendre la parole afin de parler librement de leur expérience. Ils ne craignent plus le regard et le jugement de l’autre. Il s’agit également de mettre des mots sur la douleur de perdre son enfant et d’appréhender les diverses réactions de la famille qui en découlent par exemple. En effet, l’entourage proche peut alors faire preuve de maladresse concernant la façon de gérer cette nouvelle étant donné qu’ils s’étaient également préparés à la future naissance du bébé. Le sujet devient alors souvent tabou au sein des familles pour ne pas rendre plus tristes les parents ou les gêner. Seulement, bien que la situation soit péniblement difficile à gérer,la communication et le dialogue sont nécessaires pour franchir ce cap et surmonter cette épreuve.
L’équipe médicale en cause?
Le personnel médical est souvent pointé du doigt comme coupable. Selon les témoignages, il ferait preuve d’un grand manque d’empathie face à une situation lourdement traumatisante pour les parents. La façon dont le décès est annoncé n’est pas toujours la plus adéquate ou la plus douce. Il en serait de même pour l’accompagnement à la suite du drame.
Où en est la loi?
Depuis la date de 1993, il est désormais possible d’inscrire sur le livret de famille un nourrisson décédé in-utéro, dans le ventre de sa mère. C’est une manière de donner un caractère encore plus réel à ce moment douloureux. Les parents peuvent également organiser des obsèques pour le foetus, qu’importe l’âge de ce dernier. En effet, certains crématoriums, comme celui du Père Lachaise permettent même d’organiser des cérémonies collectives afin que tout le monde puisse se recueillir. Pour terminer, le 15 octobre est devenue la journée consacrée au deuil périnatal.