Depuis quelques années, les professionnels de santé français mettent en garde les femmes enceintes contre le CMV. Quelle est cette pathologie ? Quelles sont ses symptômes et ses causes ? Quelles répercussions pour la maman et pour son bébé ?
Qu’est-ce que le CMV ?
« CMV » est l’abréviation d’une pathologie nommée en réalité « cytomégalovirus ». C’est un virus de la même famille que l’herpès, la mononucléose ou la varicelle mais qui peut avoir de lourdes conséquences sur le fœtus lorsqu’il est contracté pendant la grossesse par la mère. Un dépistage mensuel de cette pathologie est remboursé en Italie, en Allemagne et en Belgique tandis que la France commence seulement à en parler.
Le CMV est alors un virus courant, contracté sans aucune gravité par les jeunes enfants ou les adultes en bonne santé. Les femmes enceintes travaillant au contact de bébés ou d’enfants en bas âge doivent donc être plus vigilantes que les autres. Chez les enfants, il passe très souvent inaperçu et se soigne tout seul.
Symptômes du CMV chez la femme enceinte ?
Le CMV est un virus très contagieux. Il se transmet par toutes les sécrétions corporelles que nous produisons : urine, salive, larmes, mucus, sang… Sécher les larmes d’un enfant ou l’aider à se moucher peut provoquer une contagion. Il est également sexuellement transmissible et peut donc être transmis par un conjoint lui-même exposé.
Les symptômes du CMV sont eux aussi malheureusement assez banaux : fièvre, maux de tête et grande fatigue. Pour la femme enceinte, ces symptômes peuvent passer inaperçus. D’où la nécessité de s’informer et de se faire dépister par une simple prise de sang en cas de doute.
Les conséquences du cytomégalovirus
La dernière étude française sur le sujet du cytomégalovirus était menée en 2002 par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France décrivait le CMV comme la plus fréquente des infections virales materno-fœtales. Elle touchait à cette époque 0,5 à 2 % des nouveau-nés.
Le plus gros danger est bel et bien la transmission du virus au fœtus. C’est d’abord le placenta qui est infecté puis, possiblement le bébé intra-utero. Lorsque le bébé contracte le cytomégalovirus au premier trimestre de la grossesse, il peut être freiné dans son développement et contracter des malformations graves.
Le CMV peut être responsable de retards mentaux, de surdité, de pathologies cérébrales… Les troubles, les dismaturités des organes et les malformations, liés directement à cette pathologie sont appelés « Maladies des inclusions cytomégaliques » ou « ICM ». Plus le virus est contracté tard pendant la grossesse par le fœtus ou le bébé, moins les risques seront importants pour lui.
Cytomégalovirus enceinte, quels traitements ?
Il n’existe actuellement aucun vaccin ni traitement pour venir à bout du CMV. Lorsque la femme enceinte est atteinte, elle peut demander à réaliser une amniocentèse. Si celle-ci ne montre aucune anomalie, la future maman poursuit sa grossesse, avec une surveillance plus approfondie (échographies supplémentaires). Si l’amniocentèse révèle des anomalies et selon leur degré, une Interruption Médicale de Grossesse peut être proposée aux parents.
Conseil de la sage-femme: Certes il n’existe pas de traitements mais de simples petits réflexes peuvent être appliqués en préventif: ne partagez pas les couverts des tout petits, évitez d’utiliser les mêmes affaires de toilette, de porter à votre bouche leur tétines, prenez soin de bien vous laver les mains après le change de bébé etc…
Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage femme diplômée
Sources :
Haut Conseil de la Santé Publique
https://www.hcsp.fr/docspdf/cshpf/a_mt_080302_CMV_grossesse.pdf