L’épisiotomie est une intervention souvent réalisée, notamment lors d’un premier accouchement, pour aider la sortie du bébé et éviter des déchirures importantes du périnée. Néanmoins, ce type d’acte médical provoque des effets secondaires non négligeables. Les difficultés qui apparaissent après l’accouchement peuvent entraîner des conséquences gênantes chez la maman. A quoi sert l’épisiotomie, pourquoi la pratique-t-on et quels sont les risques engendrés ?

L’épisiotomie : qu’est-ce-que c’est ?

L’épisiotomie est pratiquée lors d’un accouchement et consiste à une incision au niveau du périnée. En effet, le périnée est fortement sollicité et un déchirement superficiel peut survenir de manière légère ou importante.

Définition

L’incision vise à l’élargissement de l’orifice du vagin. Elle est effectuée avec des ciseaux chirurgicaux et cible la découpe de la paroi du vagin, de la peau et des muscles superficiels du périnée.

 L’épisiotomie est une incision qui peut être réalisée de différentes façons :

  • L’incision médio-latérale, qui s’effectue légèrement sur le côté. C’est la plus pratiquée car elle permet d’éviter les déchirures anales mais c’est aussi la plus difficile à recoudre et la plus longue à cicatriser.
  • L’incision médiane, qui se réalise entre le vagin et l’anus
  • L’incision latérale, du côté droit du vagin jusqu’à la fesse

 La suture est pratiquée sur la muqueuse vaginale, les muscles du périnée et la peau.

Symptômes

L’épisiotomie peut provoquer la survenue de quelques symptômes souvent compliqués et handicapants pour la mère. La douleur peut perdurer quelques semaines et la maman est souvent sujette à une cicatrisation difficile, des saignements persistants et une sexualité perturbée.

Pourquoi pratique-t-on l’épisiotomie ?

Plusieurs facteurs de risque peuvent expliquer le recours nécessaire à une épisiotomie. Ils sont de plusieurs ordres et ont essentiellement trait à de multiples complications comme :

  • des souffrances fœtales
  • une macrosomie ou la naissance d’un gros bébé qui dépasse les 4 kilogrammes
  • afin de simplifier l’utilisation des instruments comme les ventouses, les forceps…
  • une urgence obstétricale comme la dystocie des épaules
  • un bébé qui se présente par le siège
  • une anomalie du rythme cardiaque du fœtus
  • une menace de déchirure importante du périnée avant l’expulsion

L’épisiotomie : quelles conséquences ?

C’est un acte couramment pratiqué pour simplifier l’arrivée du bébé et se prémunir des déchirures graves, il s’agit d’une intervention qui engendre des conséquences et des séquelles multiples, principalement pour la maman.

Les risques pour la mère

La gêne due à la cicatrisation peut durer entre 2 à 3 semaines. Différentes séquelles sont à redouter :

  • Des douleurs en position assise
  • Un risque d’incontinence urinaire
  • Des douleurs du périnée
  • Un risque d’hémorragie post-partum
  • Des problèmes de constipation dus à la peur de l’effort de poussée

Ces troubles peuvent persister pendant plusieurs mois.

Les risques pour le bébé

L’épisiotomie ne constitue pas un risque majeur pour le bébé.

Comment éviter l’épisiotomie ?

Souvent redoutée par les futures mamans, l’épisiotomie est moins fréquente à partir de la deuxième grossesse. De plus, la femme enceinte peut refuser le recours à l’épisiotomie en informant au préalable l’équipe médicale car cette intervention ne revêt aucun caractère obligatoire, sauf en cas d’urgence ou de danger pour le bébé.

Note de la sage-femme: Dans son dernier texte de recommandation, le CNGOF rappelle qu’ « iI n’y a pas de bénéfice reconnu à la pratique de l’épisiotomie dans l’accouchement normal » et qu’ « il n’existe pas de preuve pour indiquer une épisiotomie en cas de présentation du siège, de grossesse gémellaire » afin de prévenir les risques de déchirures graves.

Article révisé et validé par Jasmine Caillibotte, sage femme Diplômée d’Etat

Source : 

Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français
www.cngof.fr