Le stridor est le nom d’une pathologie propre aux nourrissons. Elle est reconnaissable grâce à un bruit de sifflement que produit le bébé dès ses premières heures de vie. Qu’est-ce qu’un stridor, comment le soigner et quelles sont ses possibles conséquences ?
Qu’est-ce que le stridor du nourrisson ?
Bébé n’a que quelques heures et pourtant, les médecins sont déjà en mesure de lui attribuer une particularité nommée « stridor ». C’est une gêne respiratoire du nourrisson qui provoque un sifflement au moment de l’inspiration.
Les causes sont multiples mais la plus répandue reste un simple manque de tonicité des structures du larynx. On nomme cette anomalie « laryngomalacie ». Elle est bénigne dans plus de 80% des cas et ne demande aucun traitement ni aucune surveillance particulière.
Stridor du nourrisson, les causes et quand s’inquiéter ?
Il convient de différencier deux types de stridors. Ils ne présentent ni les mêmes causes ni la même gravité.
- Le stridor congénital simple
Le stridor simple apparaît dans les premiers jours de vie du bébé et disparaît aux alentours de ses dix-huit mois. Il peut s’intensifier ou stagner lors de toute cette période. Il est sans gravité et classé en 3 types distincts selon l’obstruction provoquée. Même s’il est toujours impressionnant pour l’entourage, le stridor est sans gravité chez 4 nourrissons sur 5. Le bébé peut être suivi par son médecin traitant habituel ou par son pédiatre.
- Le stridor avec une cause externe
Celui-ci est tout autre et plus inquiétant lorsqu’il n’est pas constaté à la naissance et qu’il apparaît plus tard, dans les premières semaines du nourrisson.
Dans ce second cas, la pathologie et ses causes doivent être clairement et assez rapidement identifiées par un professionnel de santé.
Le stridor peut être à l’origine d’une malformation ou d’une tumeur. Il peut alors évoluer et provoquer une gêne respiratoire réelle. Une consultation avec un ORL suffit la plupart du temps à déterminer l’origine du sifflement et à mettre en place sa prise en charge. Dans de rares cas, une anesthésie générale peut être demandée.
Stridor et complications, que doit-on surveiller ?
Les jeunes parents sont très souvent inquiétés par l’annonce de cette patholigie. Ils songent à la mort subite du nourrisson ou à des difficultés respiratoires plus graves. Nous vous rappelons alors que la mort subite du nourrisson n’a pas de cause mécanique clairement identifiée. Une laryngomalacie simple (LM) entraîne un sifflement mais pas de gêne respiratoire. Elle n’est pas évolutive et disparaît avant les deux ans de l’enfant, avec la maturation de son larynx.
Un reflux gastro-œsophagien (RGO) peut en revanche être observé chez les bébés souffrant d’un stridor. Il est lui aussi expliqué par le manque de tonus du larynx ou du sphincter œsophagien. Un lait épaissi, une surélévation de la tête du lit de l’enfant ou des traitements médicamenteux simples peuvent soulager le bébé.
Si le stridor est trop gênant pour l’enfant ou s’il ne passe pas après ses 18 mois, une chirurgie endoscopique peut être envisagée par le professionnel qui suit l’enfant. Elle se passe sous anesthésie générale, par endoscopie et se nomme « supraglottoplastie ». Il s’agit de retirer les tissus béants qui provoquent le sifflement. Elle est indolore et présente plus de 95% de réussite.
Sources : https://www.revmed.ch/