Sevrer son bébé de lait maternel peut s’accompagner de difficultés pour la maman. Celle-ci peut être affectée sur le plan émotionnel, selon les conditions de ce sevrage plus ou moins souhaité, et suite au nouveau bouleversement hormonal occasionné. Physiquement, le risque le plus répandu à l’arrêt de l’allaitement est celui de l’engorgement. Voici comment l’éviter et le soulager quand il survient.

Engorgement : définition

On parle d’engorgement mammaire quand, pendant la période où une mère allaite, ses seins s’engorgent de lait au point qu’ils deviennent tendus, durs et douloureux. Une rougeur et de la fièvre peuvent également apparaître. L’éjection du lait est alors plus difficile.

L’engorgement survient rapidement, en quelques heures. Il est le plus fréquent au cours du premier mois après l’accouchement, mais il se produit aussi plus tard, parfois à plusieurs reprises.

Il peut notamment accompagner le sevrage, surtout si celui-ci doit être réalisé rapidement voire brutalement, ou dans les premiers mois, lorsque la quantité de lait est la plus abondante.

L’engorgement se résorbe progressivement : il dure de un jour à une semaine.

Comment éviter un engorgement à la fin de l’allaitement ?engorgement allaitement

Pour éviter l’engorgement au moment du sevrage, le meilleur moyen est de supprimer les tétées le plus progressivement possible, en les remplaçant par un biberon ou une alimentation solide selon l’âge du bébé. Ainsi, il est conseillé de commencer plusieurs semaines voire plusieurs mois avant la date prévue pour le sevrage complet.

La tétée supprimée en premier ne doit être ni celle du matin, ni celle du soir, mais plutôt une de la journée. L’objectif est d’éviter de créer brutalement un écart trop grand entre deux tétées. Cet espace de temps serait en effet propice à l’engorgement. Si le bébé tète encore régulièrement de jour comme de nuit, avec des durées équivalentes entre deux tétées, le choix de la première à supprimer est plus libre.

Une deuxième tétée peut être remplacée quelques jours ou, dans l’idéal, une semaine après la première. Puis on passe à la troisième, et ainsi de suite jusqu’à la dernière.

Dans le cas où le sevrage doit être mené rapidement, quelle qu’en soit la raison, le risque qu’un engorgement survienne est accru. Pour l’éviter, un tire-lait peut être utile : il s’agit alors d’exprimer le lait à la place du bébé. Au fil du temps, on réduit la quantité et/ou le nombre d’utilisations quotidiennes du tire-lait jusqu’à l’arrêt de la production de lait.

Comment soulager un engorgement au moment du sevrage ?

Allaiter est le meilleur traitement contre l’engorgement. Bien sûr, cette solution est contradictoire avec le sevrage mais il est conseillé, dans la mesure du possible, de faire téter son bébé ou d’utiliser son tire-lait pour soulager sa poitrine. Le sevrage pourra être repris, une fois l’engorgement résorbé, de façon plus progressive.

Toutefois, le bébé peut avoir du mal à prendre le sein quand celui-ci est engorgé. Dans ce cas, il faut faire sortir un peu de lait de chaque sein à la main avant la tétée pour diminuer l’engorgement. Cela aidera l’écoulement et dégonflera le mamelon que le bébé attrapera mieux. Si c’est difficile, il faut réchauffer un peu l’aréole, ce qui encourage le réflexe d’éjection au début de la tétée : on peut prendre une douche chaude ou envelopper le sein avec un gant de toilette trempé dans de l’eau chaude.

Au moment de la mise au sein, on peut aider le lait à sortir en massant doucement le sein que le bébé est en train de téter. Il est également recommandé de changer la position du bébé d’une tétée à l’autre en alternant par exemple les positions « face à face » et « berceuse ». Cela permet de bien drainer tous les canaux lactifères.

Si c’est la solution du tire-lait qui est retenue, attention à ne pas exprimer trop de lait, mais juste assez pour réduire l’engorgement et pour amener une diminution progressive de la production.

En cas de fortes douleurs, il est possible de prendre du paracétamol ou tout autre antalgique prescrit par un médecin. Des applications froides (gant mouillé, poche de glace) ou des cataplasmes de chou sur la poitrine peuvent aussi diminuer la congestion et donc soulager la douleur.

Enfin, l’homéopathie propose une alternative. Un pharmacien pourra être de bon conseil à ce sujet.

Source :

Santé Allaitement maternel
https://www.santeallaitementmaternel.com/se_former/comprendre_lactation/comment_ca_marche/dans_le_temps/sevrage2.php